Livré à lui-même, l’ingénieur TIC laissé sur le carreau et réduit au chômage devient un redoutable pirate. Et l’actuelle crise économique et son cortège de réduction d’effectifs pourraient bien provoquer une vague de cyber-délinquance en col blanc, dont 2008 aurait déjà vu quelques signes avant-coureurs. Cette prédiction est signée Finjan et le PricewaterhouseCoopers, et apparaît au fil des « prévisions » achevant le document. Le reste est d’une composition relativement classique, sorte de bilan du trimestre écoulé se polarisant sur les attaques Flash et Adobe, et insistant sur la montée croissante du « crimeware as a service », autrement dit à la structuration et à l’industrialisation des outils web mafieux. Autre facteur d’aggravement criminel, les efforts promis par l’administration Obama. En faisant tout son possible pour étendre l’accès à un Internet haut débit dans les foyers, en tentant de diminuer le « Digital Divide », le nouveau Président des Etats-Unis offre aux criminels une proie encore plus évidente, un nombre encore plus important de victimes potentielles et de machines à infecter. Qui dit plus d’internautes pense nécessairement plus de « stringent security measures […] required to ensure their privacy and safety – both at home and in the workplace ». Il est rare de voir écrit de tels sophismes justifiant un durcissement des mesures de flicage.
Si un tel rapport était le seul du genre, il ne mériterait pas la moindre mention. Mais hélas, il ne fait que suivre une tendance générale orchestrée par les vendeurs de sécurité, lesquels utilisent tant la crise que l’évolution du monde politique pour tenter de justifier une escalade des investissements sécurité.