La maîtrise ultime de la voie du sabre, c’est de vaincre sans même avoir eu à combattre ni à tirer la lame de son fourreau. Un article du WSJ laisserait entendre que le programme F35, l’avion de chasse le plus sophistiqué que les USA aient développé jusqu’à ce jour, serait probablement sur le point d’être abandonné. Ceci en raison des « progrès fulgurants qu’auraient réalisé la Chine en matière militaire ». En lisant entre les lignes, le F35 n’apporterait que trop peu de supériorité tactique sur un terrain d’opération et compte tenu de son prix. Constatation étrange lorsque l’on sait les prodiges de technologie en matière de furtivité, d’agilité, de systèmes d’armes qu’intègre la fabrication d’un tel vecteur.
Déjà, le mois dernier, un article de Defense News laissait prévoir une baisse des commandes (originellement prévues à hauteur de 2500 appareils). Les raisons invoquées étaient déjà les mêmes, mais avec un peu plus de précision cependant. L’armée Chinoise pourrait disposer de systèmes de détection, contre-mesures et de défense (missiles notamment) capables de contrer tous les gadgets les plus sophistiqués de la famille F35. Or, la mise au point de ces radars hautement perfectionnés ne peut se faire sans une idée relativement précise des capacités des appareils ennemis. En d’autres termes, si les ingénieurs Chinois savent comment contrer le F35, c’est qu’ils en possédaient les plans depuis déjà relativement longtemps. Rappelons que cette affaire survient alors qu’un réseau d’espionnage Russe opérant sur le territoire américain vient d’être démantelé, brouillant singulièrement les cartes du jeu diplomatique.
Et Richard Bejtlich, du blog TaoSecurity, d’exhumer les origines de l’histoire. Encore dans le WSJ d’ailleurs, dans un article remontant au mois d’avril dernier, qui révèle une intrusion dans les systèmes informatiques du Pentagone (précisément ceux stockant les informations du projet F35) ainsi que dans les systèmes du réseau de contrôle du trafic de l’Air Force. Un projet d’armement de plus de 300 millions de dollars a donc été totalement réduit à néant à la simple force du clavier. Les militaires se sont faits battre par quelques barbouzes et un escadron de geeks.