Un long article signé Ellen Nakashima, du Washington Post, nous apprend que la Maison Blanche envisagerait d’imposer des sanctions économiques à la Chine principalement, en réponse à la vague d’espionnage industriel visant particulièrement les entreprises des Etats-Unis.
Ce bruit de couloir savamment orchestré survient deux semaines à peine avant que le Président Chinois Xi Jinping ne vienne en visite officielle sur le sol nord-Américain. Les sanctions prévues, expliquer Nakashima, pourraient aller jusqu’à geler les avoirs et interdire tout échange avec des sociétés commerciales ou des organisations s’étant rendues coupables d’attaques ou d’actes d’espionnage dans le cyberespace US. Des mesures de rétorsion donc très ciblées, ne visant pas spécifiquement l’Empire du Milieu mais ses sujets les plus turbulents. Les opérations de barbouzerie à grande échelle telle que le hack des serveurs de l’Office of Personnel Management qui a touché plus de 22 millions de fonctionnaires et employés d’Etat ne seraient pas pris en compte, car relevant plus des opérations « d’espionnage traditionnel » que de la guerre économique.
Il s’agit donc d’une simple opération d’intimidation diplomatique avec très peu d’effets de bord. Non seulement les preuves permettant d’établir des faits de cyberespionnage industriels sont généralement difficiles à prouver, et d’autre part le sacrifice de deux ou trois « enseignes » permettrait à l’Administration Obama de montrer une certaine fermeté sans compromettre le discours diplomatique. La Chine, qui détient une part non négligeable de la dette des USA et qui menace, depuis quelques semaines, de dévaluer sa monnaie, est en position de force économique. Toute sanction générale visant le pays tout entier compromettrait fortement les espoirs diplomatiques de la Maison Blanche. Il est toutefois intéressant de noter que jamais, jusqu’à présent, l’importance de la sécurité des systèmes d’information n’avait joué un tel rôle et un tel prétexte dans l’équilibre des forces opposant des Etats Nations