San Francisco, RSA Conference : Contre toute attente, alors que les rumeurs d’absorption de Sun par IBM tournaient petit à petit à l’aigre, voilà qu’Oracle offre 9,5 $ par action et emporte la « Solaris company » pour un montant global estimé aux environs de 7,4 milliards de dollars (ramenés à 5,6 milliards après estimation des liquidités et dettes de Sun). Malgré l’importance de la somme mise en jeu, Safra Catz, Président d’Oracle, estime que l’opération sera profitable plus rapidement qu’on ne pouvait l’espérer.
Pour Oracle, la corbeille de mariage est généreuse. Avec notamment un système d’exploitation solide –Solaris-, socle indispensable au SGBD, outils de développement et logiciels applicatifs d’entreprise. Avec également le langage Java, outil de développement pourtant activement promu par IBM des années durant.
Mais cette union soulève également un certain nombre de questions, et ce, particulièrement dans le domaine de la sécurité. En premier lieu, qu’adviendra-t-il de l’offre « gestion des identités » de Sun ? Combinés à l’offre SSO d’Oracle et logiciels associés (Oblix, Thor), les services d’annuaire de Sun et outils de gestion des identités font de ce nouveau tandem l’acteur le plus important du secteur… loin devant IBM lui-même ou encore Computer Associates. Encore faudra-t-il que des « ajustements » de gamme et des efforts d’unification soient prodigués afin que la gamme devienne cohérente et que la somme des parties forme effectivement un tout.
Autre secteur sensible dans le domaine de la sécurité, la virtualisation. L’on peut d’ores et déjà prédire qu’il n’y aura aucune « grande révolution » pour ce qui concerne le support des bases Oracles par un hyperviseur. Larry Ellison, CEO d’Oracle, avait déjà, avec la modestie et la discrétion qui le caractérisent, annoncé l’adoption d’une base Xen plutôt qu’un socle VMWare. Or, c’est également Xen qui a été adopté par Sun pour constituer son offre xVM. Reste que VMware est également au catalogue, et représente une part non négligeable des services fournis autour des serveurs blade du constructeur. Reste également en suspend la question du devenir de Virtual Box, une VM « station », concurrente de VMware Station et de Virtual PC, destinée à un marché que maîtrise peu l’éditeur de bases de données.