La parfois insupportable omniprésence des réclames au fil des pages Web, tout comme leur coût somptuaire supporté par les usagers d’Internet et les opérateurs a fortement contribué au développement des logiciels de blocage de publicités. En contrepartie, les diffuseurs de publicité ont cru pouvoir faire chanter leurs visiteurs en bloquant tout ou partie de leurs pages Web : informations contre réclame, la gratuité de la diffusion est à ce prix.
Reste qu’en termes de poids binaire, la bataille est rarement en faveur de l’information, laquelle ne constitue bien souvent que 5 à 10 % du contenu d’une page. Du coup, entre le matraquage et la possibilité d’aller « voir ailleurs » (ou plus simplement de se passer de cette pitance), une frange non négligeable d’internautes tourne le dos à ces sites et à ce chantage « temps de cerveau contre contenu ».
Et c’est chiffres à l’appui (à l’aide de l’outil d’analyse Alexa) que nos confrères de The Stack ont étayé cette thèse. Wired, les publications Axel Springer, Forbes, et même le quarteron de quotidiens Français qui a déclaré la guerre aux « opposants au bourrage de crâne » voient leur taux de fréquentation s’effondrer, ou sont forcés de revoir leur politique intransigeante.
Afin de bénéficier de tarifs postaux avantageux, la presse écrite est soumise à des règles plus que libérales mais strictes en matière de quota publicité/contenu. Des quotas dont la presse en ligne pourrait peut-être s’inspirer. « Pas plus de 20 % du poids binaire d’une page et 50 % de la charge CPU consacrée à la réclame sous peine de contreparties financières importantes ou de refus d’acheminement»… voilà qui provoquerait une élimination radicale des scripts rédigés à la diable, des extensions Flash frisant la mise en danger de la vie numérique d’autrui, ou de pop-up quasi modaux apparentés à un abus de bien social à distance.