Le Président du Parquet Fédéral – chargé des affaires d’espionnage, de terrorisme et de haute trahison- a décidé d’abandonner les charges dans l’affaire des écoutes téléphoniques dont aurait été victime la Chancelière Angela Merkel en 2013. Les preuves, avancées par les documents Snowden, ne constitueraient pas de preuves suffisantes.
L’affaire avait fait grand bruit à l’époque, d’autant plus que les échanges téléphoniques de « Mutti » auraient été également enregistrés par les Russes, les Chinois mais également par les Britanniques.
Il faut dire que l’Allemagne, qui ferait partie au même titre que la France des extensions oculaires des services US, ne pourrait ouvertement accuser un allié qu’elle aiderait par ailleurs (depuis la seconde moitié des années 40 ?). D’autant plus qu’une enquête administrative publique pourrait soulever encore un peu plus la boue qui recouvre les pratiques barbouzesques du BND, et notamment son implication dans d’autres affaires visant des pays voisins, dont la France apprenait-on début mai dernier. D’ailleurs, la France, dans un formidable élan de mansuétude ne promettait-elle pas, à peine l’affaire rendue publique, un pardon inconditionnel ? Des fois qu’une protestation un tant soit peu énergique fasse découvrir aux reporters du Spiegel ou du Frankfurter Allgemeine Zeitung la présence de micros Français dans les bureaux de grands patrons ou hauts fonctionnaires d’Outre Rhin.
Ces « petits espionnages entre amis », loin de refroidir les relations entre pays alliés, semblent renforcer l’amitié indéfectible qui unit les clans du « bloc de l’Ouest ».
Et lorsque les espions portent d’autres uniformes que ceux des 9 Eyes ou 14 Eyes de la NSA* ? Et bien ça tourne au cauchemar. Perclus de spywares, rootkits, chevaux de Troie et autres cyber-agents dormants, les ordinateurs du Bundestag seraient bons à jeter à la poubelle. Même le BSI baisse les bras et recommande de « changer tout, du sol au plafond » nous apprend The Local.de. Le hack a été reporté par les chaines Nord et West Deutscher Rundfunk, ainsi que par les médias nationaux Der Spiegel et Süddeutsche Zeitung. Le Gouvernement Fédéral ne dit mot… histoire de ne pas se mettre mal avec Vladimir Putine ou Xi Jinping, ouvertement dénoncés par tout ce qui porte une carte de presse entre les comptoirs de la Ligue Hanséatique jusqu’aux fins-fonds des tavernes Bavaroises.
Le véritable « far west » Internet que dénoncent chaque jour les politiques est une réalité… et les coupables désignés (cyberpédophiles, technojihadistes, mafieux des TIC) ne sont pas franchement les plus dangereux ni les plus agressifs … Mais on ne tape jamais sur un collègue de bureau, pas vrai ? Allez, encore un effort et une nouvelle loi anti-pirates pour faire oublier ces aspects peu ragoûtants de la cuisine diplomatique.
NdlC Note de la Correctrice : Les mathématiques n’ont jamais été le fort de cette rédaction manifestement. Car si l’on compte tous les membres constituant le Centrixs-Isaf, cela fait 41 yeux. S’ils continuent à se surveiller mutuellement, ça doit certainement tourner au « full time job ». C’est les Chinois et les Russes qui vont apprécier : tant qu’ils se chamaillent, ils ne pensent pas à autre chose.