Le U.S. Trustee’s office , nous apprend Groklaw, vient de publier un avis conseillant de convertir le « chapitre Onze » de SCO (correspondant à un règlement judiciaire avec gel des créances) en « chapitre Sept » (dépôt de bilan). Au premier trimestre de cette année, le net de l’entreprise atteignait 3,5 millions de dollars de dettes, sans espoir de voir la situation se redresser.
SCO était à l’origine une entrepris de Santa Cruz, Californie, spécialisée dans la conception, la finalisation et la commercialisation de noyaux Unix (dont le premier noyau Unix System V « Xenix » de Microsoft). Les évolutions du marché et la lente dégradation du marché des Unix « purs et durs » ont peu à peu contraint l’entreprise à s’orienter vers le secteur des services apportés autour de la sphère Linux, le développement d’environnement « remote desktop » (Tarantella), sans oublier quelques incursions infructueuses dans le domaine des noyaux temps-réel embarqués. Le nom de SCO ainsi que l’activité Unix/Linux fut revendu dans les années 2000 à Caldera, éditeur d’un parfum Linux, l’équipe californienne originelle tentant de survivre sous le nom de Tarantella. Ils seront rachetés en 2005 par Sun qui, à son tour, sera repris par Oracle.
Durant toute la période qui suivit, il semble que la principale activité de Caldera ait consisté à poursuivre IBM et menacer de poursuites certains grands comptes utilisateurs de Linux, sous prétexte que certaines parties du code source utilisées par certains auteurs du « libre » auraient été un peu trop inspirées de l’Unix dont ils avaient racheté les droits. Cette attitude a eu un impact non négligeable sur l’image de marque de Caldera/SCO, impact qui s’est peu à peu traduit par des difficultés financières grandissantes… les avocats, Outre-Atlantique, peuvent parfois coûter bien plus cher qu’une équipe de R&D.
Cet enterrement en catimini, conclusion logique d’une longue agonie, laissera peu de souvenir et aucun regret dans le monde des systèmes d’exploitation.