Cyber-Ark publie une étude qui fait jaser, intitulée « the global recession and its effect on work ethics ». En Français : « comment améliorer les primes de licenciement avec quelques données monnayables subtilisées sur le dos des patrons » (En lacunaire : « œil pour œil, dent pour dent »). Deux moyens pour obtenir cette étude. L’un normal, qui demande quelques informations personnelles, et un second qui, grâce à nos confrères de Storage Search, offre l’étude directement. Deux pages de chiffres seulement, où l’on apprend toutefois l’existence de quelques pratiques constatées tant du côté de Canary Warf à Londres que dans les officines qui longent Wall Street à New York : 41 % des employés travaillant dans les milieux financiers de NYC avouent avoir changé d’emploi en emportant des informations en guise de souvenir. 85 % des intéressés savent pertinemment qu’il est illégal de télécharger des données appartenant à l’entreprise, mais plus de la moitié des sondés déclarent ne pas pouvoir s’en empêcher. Ce qui dénote d’un certain sentimentalisme et un attachement très net au futur ex-employeur. C’est probablement là ce qu’on appelle « l’esprit de corps ». Il faut dire que les patrons des entreprises sondées ne font pas grand-chose pour que ces cadeaux d’adieu soient en voie de diminution. 57 % des sondés affirment que cette pêche à l’information était plutôt simple… contre 29 % l’an passé. Comme il est peu probable que les méthodes d’accès se soient dégradées de manière générale en l’espace d’un an, on peut donc aisément en conclure que le nombre de « remerciés » a fortement augmenté, et par là même le volume des tentatives de récupération de souvenirs. En cas de licenciement, 48 % des personnes interrogées certifient qu’elles partiront avec des données appartenant à leur employeur, et 39% commenceraient à rechercher des données stratégiques si elles entendent quelques rumeurs sur une éventuelle mauvaise santé de la société qui les emploie.
Quels sont les souvenirs les plus prisés ? Dans 29% des cas, un fichier clients. 18% seraient plutôt enclins à récupérer des données stratégiques et prospectives, et 11% partiraient avec des données produits. Dans quel but ? Pour négocier un nouveau poste (27%) ou pour utiliser ces données dans le cadre de leur futur emploi.
Cette étude statistique est à interpréter avec beaucoup de prudence, car limitée à deux secteurs géographiques du milieu des affaires réputés pour leur morale relativement élastique. Elle intervient également en une période de forte houle dans le domaine des « solutions DLP », et n’est en aucun cas relativisée ou mise en perspective avec les statistiques globales touchant à la perte d’information, qu’elle soit accidentelle ou provoquée par des intrusions de personnes extérieures à l’entreprise. La suspicion se vend bien, d’autant plus aisément que le présumé coupable est plus facile à chasser qu’un diffuseur de spyware situé quelque par sur un axe Rio/Paris/Moscou/Pékin.
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