Si UberTooth peut faire s’agiter quelques cabinets d’avocats et sourciller un ou deux Ministres anxieux, les personnes souffrant d’espionnite aigüe vont frémir en entendant parler de la souris « sans fil » de Destocknet. Il s’agit d’un périphérique USB ressemblant à s’y méprendre à un mulot d’origine Lenovo, en parfait état de fonctionnement, mais cachant sous son capot l’électronique d’un GSM au grand complet, lecteur de carte SIM compris. Un téléphone masqué capable « d’écouter ce qui se passe dans les 5 à 10 mètres à la ronde » nous assure la publicité. Le mode d’emploi est simple, et se résume à « composez le numéro de téléphone de votre souris-espion ». Les codeurs optiques de la souris peuvent même déclencher l’envoi d’un SMS en cas d’activité. Le tout pour 42 euros TTC ou 32 $ auprès d’autres fournisseurs asiatiques tels que PandaWill. A noter que ce même PandaWill commercialise les fameux stylos enregistreurs audio et vidéo pouvant servir à fabriquer les skimmers découverts par Brian Krebs en ce début de semaine (voir « Le fer à souder est-il passible de LCEN ?» ).
Si l’on excepte le fait que la société Lenovo (ex IBM) n’est probablement pas à l’origine de cette production et que la vente de ces gadgets à la James Bond n’est pas interdite en Europe, il est utile de rappeler que l’usage de ce genre d’appareil à l’insu de son usager expose son « administrateur » aux foudres de la loi. D’un point de vue purement technique, la contremesure est assez simple : il suffit d’approcher le cyber-rongeur que l’on soupçonne d’indiscrétion devant la grille de n’importe quelle enceinte sonore amplifiée, si possible de très mauvaise qualité. Le bruit caractéristique émis par le téléphone cellulaire se fera nettement entendre.