Bruce Mengler aimait les fichiers de millionnaires qui aimaient les belles voitures et les steaks saignants. Cet informaticien d’une soixantaine d’année, nous apprend Softpedia, a voulu faire chanter le concessionnaire Maserati de sa petite bourgade (San Diego), en le menaçant de rendre public le fichier des clients potentiels invités à venir faire un brin de conduite d’essais. Depuis quelques temps en effet, ce vendeur d’automobiles proposait à un panel trié sur le volet, un galop d’essais moyennant le remplissage d’un formulaire nominatif détaillé. Comme le plaisir d’entendre rugir un biturbo 24 soupapes suffit rarement à ce genre d’acheteur, le marchand de voitures accompagnait son invitation d’un repas gratuit chez Omaha Steak. Etablissement réputé où les filets peuvent atteindre 130 euros pièce, où les sommeliers français affichent un accent italien et débouchent un Cheval Blanc avec l’énergie d’un Guillermo Vilas sur un service de Connors. On a franchement beaucoup de mal à plaindre ce petit concessionnaire de province et l’on frémit peu devant l’ampleur de ce « vol d’identité du siècle ». Graham Clueley, de Sophos, y voit pourtant le signe d’un grave danger. « There is a clear warning here to all companies that they need to properly secure their public websites ». Vision dantesque que de retrouver la vie privée du gotha sur Internet. Car si les pirates dévoilent tout, gratuitement, cela pourrait causer un tort considérables à nos confrères de la presse people. Et çà, c’est un grave problème de société.