Jennifer Van Groove de Mashable vient de mettre le doigt sur ce qui est probablement le GoogleHacking le plus fructueux et la gaffe Web 2.0 la plus incroyable de l’histoire du Web. En lançant une requête Google simple, les membres du réseau social Blippy voient leurs numéros de carte de crédit exposés aux yeux de tous.
Qu’est-ce que Blippy ? Probablement l’application Web 2.0 la plus vaine et la plus sotte qu’il ait jamais été donné de voir depuis les débuts d’Internet. Son but unique est de permettre à ses participants de signaler, un peu à la mode Twitter, la moindre dépense qu’ils ont pu effectuer à l’aide de leurs cartes de crédit. Un mécanisme qui a failli être exploité par Facebook avec son service Beacon, lequel proposait d’automatiser ces « signalements d’achats en ligne » en service « opt out ». Contrairement au projet initial Facebook Beacon, Blippy est un service « opt in » : les personnes qui y sont réunies ont volontairement enregistré leur profil dans le but spécifique d’étaler sur la place publique le quotidien de leurs menues dépenses.
Par quelle monumentale erreur quelques numéros de cartes ont-il pu se retrouver dans les données accessibles par Google ? A l’heure où nous rédigeons ces lignes, la direction du réseau social ne s’est toujours pas prononcée. Les éditorialistes de Mashup conseillent vivement à leurs lecteurs de napalmiser leurs comptes Blippy… et Google s’est montré incapable de purger ses caches.
Début janvier, Blippy avait fait les gros titres des journaux après avoir convaincu quelques « venture capitalists » d’investir 1,6 million de dollars pour lancer l’entreprise. Le Pédégé de la jeune pousse avait même été convié devant les caméras du Colbert Report. Il semblerait qu’aucune leçon n’ait été tirée du passé. Les spéculateurs misent des fortunes à la simple évocation de mots sans en connaître la signification. Il y a 10 ans à peine, c’était le mot Internet. Il y a 6 ans, le nom Linux, aujourd’hui, ce sont les vocables Web 2.0 et Réseau Social.