Tor serait-il en train de subir une attaque médiatique en règle ? Déjà accusé par les médias télévisés d’être le Darknet à lui seul (que les usagers d’I2P, GnuNet et consorts dorment rassurés), voilà que le réseau chiffré se transforme en pestiféré.
Avec une première étude, signée par de doctes universitaires de Cambridge (U.K.), Berkeley et Londres intitulée « Vous voyez ce que je vois ? Ou de la différentiation de traitement des utilisateurs anonymes ». Selon cette étude, Facebook en .onion serait un épiphénomène. Ils sont de plus en plus nombreux, ces sites qui refusent toute connexion à partir du moment où leur adresse IP est celle d’un nœud de sortie appartenant à l’Onion Router. En balayant le monde Web, les chercheurs ont compté pas moins de 1,3 million de serveurs bloquant une requête anonyme. D’ores et déjà , 3,7 % des services Web classés au « top 100 » Alexa se refusent aux utilisateurs Tor. Du coup, des usagers longtemps considérés comme « techniquement plus avertis que la moyenne » sont relégués au rang de cyber-citoyens de seconde zone. Car Tor n’est pas utilisé que par des journalistes nourris au sein de Reporter Sans Frontière . On y trouve également (majoritairement d’ailleurs) une faune peu recommandable, dont certains assez toxiques pour faire peur au plus placide des Webmestres et aux plus confiants des RSSI.
Craintes injustifiées ? Que nenni ! Affirme une seconde étude conduite par Daniel Moore et Thomas Rid, lesquels ont tenté de séparer et quantifier le bon grain de l’ivraie. Sous le titre de « Politique de chiffrement et le Darknet », les deux chercheurs concluent sans l’ombre d’un doute que la grande majorité des services et échanges sur le réseau .onion relève d’activités considérées comme illégales dans la plupart des pays. Sur un recensement de 5205 sites et 2723 serveurs réellement actifs, 1547 étaient liés à des activités douteuses : trafic de drogue, vente d’armes, pédopornographie, extrémisme, assassinat, piratage etc. Certains passages de l’étude sont particulièrement pénibles à lire. La méthodologie est disponible sur (il fallait oser) un serveur Tor ainsi qu’une rapide introduction et présentation de l’étude.
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