Un article de la « Catholic News Agency » révèle que, histoire de lutter contre le vol de propriété intellectuelle, le Vatican a décidé de protéger par copyright le nom, l’image et les symboles papaux. De ce fait, l’usage du terme « pontifical » et autres mots désignant l’héritier de Paul de Tarse sont désormais soumis à approbation urbi et orbi du possesseur en titre de la charge. La hiérarchie épiscopale se place donc sous le bouclier séculier de la loi, dans la situation de toute entreprise commerciale souhaitant protéger des produits manufacturés ou des œuvres d’imagination, et non plus (signe des temps) comme une autorité éditant ses propres lois et appliquant sa propre justice. Il n’y aura donc pas de Torquemada de l’anti-pape, tout conflit se règlera devant un tribunal civil. Lequel ? Nul ne le sait, car la notion de copyright n’est pas exactement celle visant à protéger les auteurs-compositeurs telle que définie par la convention de Rome (riante bourgade située dans les faubourgs du Saint Siège).
On l’a échappé belle. Car sans le recours à un tribunal civil indépendant, les foudres des inquisiteurs auraient pu s’abattre sur les contrevenants. Citer un poème de Prévert : trois pâtés et un avers (ou l’inverse) ; Faire des bulles : dix génuflexions sans les mains ; Faire tonner le canon sans en avoir le droit : 12 cierges ; Faire artistiquement du bois par les deux bouts * : une mise à l’Index ; Prénommer sans autorisation baptismale un enfant Pierre, Jean, Paul, Jean-Paul, voire Anastase, Hilaire ou Miltiade , avec ou sans immatriculation : 2 indulgences à renouveler à chaque anniversaire et avant les repas ; Porter tiare sans autorisation ou oser douter que la papamobile ça sert d’auto : une purgation au purgatoire ; Ecrire un article sur un tel sujet : l’ordonnance d’une Ordalie ou excommunication…
Reste que ce précédent risque de faire des émules (ne cédons pas à la facilité). Imaginons un instant que les autres professionnels de la religion suivent cet exemple. Il ne sera bientôt plus possible de mentionner le moindre acte d’un primat sans prendre les précautions d’usage : © Patriarche d’Alexandrie, Dalaï-lama ™ ou la Première Présidence de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours All right reserved y compris l’URSS, breveté SGDG. Le plus petit compte rendu de conclave œcuménique se transformerait vite en une magistrale succession de « disclaimers » pondus par une horde de conseillers juridiques de tous bords.
Rédigé en ce 23 Sable 137 Apr.Ubu., Ste Ste Viole, vierge et martyre **
NdlC Note de la correctrice : solution : Archiépiscopaux. Les amoureux de Pierre Etienne l’auront immédiatement deviné. **L’estampille est celle du Calendrier Pataphysique tel que dicté par l’Esprit du Docteur Faustroll.
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