L’affaire des intrications entre les services de renseignement intérieur et extérieur Allemands et la NSA connaît un nouveau rebondissement. Le journal Die Zeit publie le contrat signé entre la NSA et le BfV, service de renseignement intérieur de l’Administration Fédérale Germanique, contrat stipulant les conditions d’usage de XKeyscore, logiciel de filtrage et d’extraction de données utilisant le réseau d’écoute de la NSA, et notamment les activités des réseaux sociaux. Schématiquement, les services d’espionnage US « offrent » leur logiciel sous deux conditions : les agents Etats-Uniens ont un droit de regard sur les activités des citoyens Allemands sans véritable limite, et les barbouzes Allemandes s’engagent à ne pas fliquer les ressortissants du « grand large ». Ce qui n’a pas toujours été le cas d’un côté comme de l’autre. C’est le BND, service de renseignement extérieur, qui sera chargé d’apprendre au BfV comment se servir de cette usine à cyber-flicage. Et c’est précisément ce qui pose problème aux défenseurs de la démocratie d’Outre Rhin. Car XKeyscore, c’est de la pêche au chalut en matière de collecte d’informations à caractère personnel. Une chose qui, constitutionnellement, est strictement interdite au BfV. Un BfV qui passe outre régulièrement, ainsi le prouvait très récemment le journal NetzPolitik. Ce manquement grave au droit Fédéral avait eu pour conséquence la mise en examen des journalistes ayant révélé l’affaire, suivie de l’abandon des charges en raison de la tournure politique que prenait l’affaire : il y allait du siège de la Chancelière Merkel.
Au rythme où vont les choses, la compromission occulte des services de renseignement des principaux pays de la Communauté Européenne (Grande Bretagne, Allemagne, France …) s’imprègne d’un parfum de scandale, prouvant qu’il semble exister une forme d’autorité supranationale US, coercitive et qui défie en permanence les principes démocratiques du vieux continent.