S’il existe des paradis fiscaux à moins de 2 heures de TGV de Paris, pourquoi n’existerait-il pas des « paradis d’opinion » à moins de 20 millisecondes de trajet TCP/IP ? C’est le projet de Birgitta Jónsdóttir, députée Islandaise du parti Movement, qu’a interviewé notre consœur de Libération Sabrina Champenois. La loi ne protègerait pas seulement les journalistes natifs du pays, mais également les reporters et blogueurs d’opinion du monde entier. L’idée fait son chemin, et déjà une loi intitulée Islandic Modern Media Initiative a été adoptée par le Parlement.
Une telle initiative risque de connaître autant de succès qu’en ont connu les imprimeurs Hollandais au temps du siècle des lumières, lorsque le pouvoir absolutiste Français poursuivait avec hargne des blogueurs « diffamatoires » qu’étaient François Marie Arouet, Diderot, Beaumarchais, Helvétius ou Sade. L’on pense immédiatement au havre de paix que pourraient y trouver des sites d’information tel que Wikileak, Cryptome ou The Raw Story qui, pas plus tard que le 13 juillet dernier, publiait le témoignage « gênant » d’un consultant sécurité ayant travaillé pour le compte de BP sur les côtes de Louisiane. Toute la difficulté de l’exercice sera, pour le gouvernement Islandais, de savoir protéger la voix des minorités contestataires sans pour autant devenir une cour du roi Pétaud.