Les Etats-Unis sont probablement en train de parvenir à résoudre la quadrature du cercle de la cyber-sécurité, en chargeant un général « 3 étoiles » d’effectuer officiellement un travail de civil et en envisageant de confier à un civil une responsabilité de général de corps d’armée.
Le Général en question, à qui l’on promet déjà sa quatrième étoile, c’est Keith B. Alexander, nommé au poste de « Commandant-du-Cyberespace-militaire-chargé-de-la protection-et-de-la-défense-des-infrastructures-des-armées-US » (sic). Il devrait, en collaboration plus ou moins étroite avec la NSA, devenir le « super RSSI » d’une infrastructure tentaculaire qui compte près de 7 millions de machines réparties sur plus de 15 000 réseaux différents… qui ne sont pas tous, l’on s’en doute, interconnectés les uns avec les autres. Le New-York Times, le Washington Post, Security Focus et tant d’autres font remarquer que Keith Alexander a assuré les fonctions de directeur de la NSA avant d’occuper ce poste, et que sa nouvelle nomination ne devrait pas générer d’importants frais de mutation, puisque ce commandement devrait être basé à Fort Meade, également siège de la « No Such Agency ».
Officiellement, le rôle du général, insiste le pentagone, sera de tout mettre en œuvre pour assurer la protection des réseaux militaires, potentiellement exposés aux menaces des opérations de « cyberwarfare » des puissances extérieures. Les principaux médias américains passent sous silence les velléités du Darpa qui cherche à tous prix à constituer une véritable force de cyber-intervention, ainsi en témoignait notamment un article d’Aviation Week publié à la fin de l’an passé. Un tel scénario est peu plausible