L’une des plus éclatantes preuves de l’adoption « lente » de Vista ne serait-elle pas apportée par Microsoft même ? Car pourquoi se lancer dans une coûteuse opération de « blind test » marketing telle que Mojave, sinon pour convaincre ceux-là même qui ne veulent pas entendre parler de Vista ? Précisons que Mojave est essentiellement destiné à vendre Vista auprès d’une clientèle grand public, généralement plus simple à persuader qu’un quarteron de DSI en mal de rallonge budgétaire.
Qu’est-ce que Mojave ? Une sorte de test en aveugle de Windows Vista auprès d’une population d’usagers accrochés à leur XP comme une moule de bouchot à son pieu. En leur présentant une soi-disant préversion d’un futur noyau Windows, codename Mojave (en fait un Vista maquillé), les Crosofties ont recueilli des témoignages « majoritairement élogieux » émis par un panel d’usagers types. A nouveau, l’éditeur étant à la fois juge et partie, enquêteur et dépouilleur de scrutins, analyseur des résultats et présentateur de l’information, on est en droit de légèrement douter de l’objectivité de l’opération.
Mais peu importe. Ce qui prime avant tout, c’est le besoin qu’ont eu les équipes Vista d’évangéliser ces fameux utilisateurs finauds autant que finaux. Dans quel but, puisque Vista connaîtrait, dit-on, un succès sans précédent sur le secteur « end users » ? Peut- être précisément pour commencer à travailler au corps, par des moyens détournés, ces professionnels qui ne veulent rien entendre, en leur expliquant que Vista est un phénomène populaire, approuvé par « la base », ergonomiquement taillé sur mesure aux exigences des « end point people »… Le poids de la « vox populi » contre l’autocratisme de l’Admin, en quelques sortes.
Un détail cependant. Pourquoi avoir choisi comme nom de code le toponyme Mojave ? Serait-ce là un lapsus indiquant clairement que les gourous du marketing MS se plaisent à prêcher dans le désert ?