Dans les années 80, le KGB, dit-on, était tellement submergé d’informations qu’il en était asphyxié, incapable à l’époque de trier et traiter un tel volume de données. Les services de renseignements occidentaux visaient donc deux objectifs. D’une part limiter l’accès aux outils informatiques par le biais des interdictions d’exportation Cocom, et d’autre part intoxiquer leurs adversaires par un déluge de renseignements parfois vrais, souvent sans importance.
Ce ne semble plus être le cas désormais, puisque même les gangs mafieux de l’ex-URSS disposent à la fois des capacités de stockage et très probablement des outils de traitement pour manipuler d’énormes quantités d’information. Selon les experts de Hold Security, une entreprise basée à Milwaukee (Wisconsin, USA), une association de pirates Russes détiendrait près de 1,2 milliard d’identités numériques et mots de passe, près de 500 millions d’adresses de messagerie, le tout récupéré sur plus de 420 000 sites web compromis. Parmi ces données se trouveraient notamment les fichiers nominatifs volés lors des intrusions de la société Adobe de l’an passé. Ces révélations publiées par nos confrères du New York Times.
Le groupe mafieux observerait une discipline et un partage du travail quasi militaire. Certains sont spécialisés dans l’écriture d’exploits (principalement des failles SQL et autres grands classiques dénoncés par l’Owasp-), d’autres dans la chasse aux données, d’autres encore dans le stockage et l’exploitation… jusqu’à présent, très peu de ces fichiers volés ont été vendus. Les données récupérées n’auraient servi jusqu’à présent qu’à alimenter les réseaux de spammers.